Pas si simple
Pas facile et pas si simple de parler au passé simple tout en restant naturel et en gardant le fil de l'histoire qu'on tente de raconter. Surtout un lundi matin de rentrée, quand l'animatrice ne fait rien qu'à ajouter des embûches et demander des trucs louches et compliqués, ne pas se balancer ni mettre les mains dans les poches, parler fort sans crier et regarder son auditoire.
Incontournable travail de base.
Le passé simple a vécu à l'oral, et dans la bouche des élèves il sort quelque fois d'une curieuse façon, irrésistible, drôle, loufoque et attendrissant par ce qu'il montre des efforts faits et du souci d'appliquer malgré tout les codes et les consignes du « bien » parler.
Si à l'écrit il est un allié impeccable, quand je raconte je lui préfère l'imparfait qui est souvent parfait, le passé composé qui est le plus simple, et surtout le présent, évidemment.
Amusant aussi de mettre en évidence l'abondance de « heu» qui déboulent à chaque début de phrase, se collant à lui comme des mouches sur un morceau de viande, et dont on a le plus grand mal à se débarrasser même quand on a pris conscience de leur présence envahissante et obstinée.
Ce sera le travail de la dernière séance, essayer, tout en évacuant ces terribles obstacles, de leur faire raconter naturellement cette histoire créée ensemble, qui est leur bien commun.
Cependant le cirque a envahi le bureau, si crédible que la chatte, voyant un ours en peluche dans une cage de carton, a cru dur comme fer qu'il s'agissait d'un autre chat et lui a parlé de la plus vilaine des façons. Il a fallu ouvrir la cage et sortir la peluche pour qu'elle se calme. Comme elle ne connaît pas le ridicule, la bienheureuse a repris le fil de son glandouillage quotidien comme si rien ne s'était passé.
Vendredi, premier tour de cirque, je chanterai une comptine exhumée de l'enfance et raconterai quatre histoires dont une en ombres chinoises, merci à Fidel pour le soutien technique.
Mardi prochain, la crèche, vendredi prochain le cirque, volume 2.