naissance d'un conte
Est-ce grâce aux histoires qu'ils ont lues ou entendues ou grâce du contenu des petites boîtes, est-ce grâce à Claire et Christine, leurs professeurs de français ?
De ça un peu, mais surtout grâce à leur capacité d'invention et à leur bonne volonté face aux contraintes imposées pour créer ensemble un conte, avec vote à l'appui et sans contestations quant aux résultats : hier, au cours de notre troisième séance et en l'absence de leur professeur de français (j'ai fait la MC, fierté suprême et gloire éphémère) les collégiens ont mis en forme la trame du conte que nous allons travailler ensemble, une histoire de princesse avec plage, perle bleue, sable rouge et sirènes maléfiques.
Si le plus important est fait, il reste à définir les personnages, leur trouver un rôle qui se tienne, apprendre à raconter sans passer par l'écrit, envisager la géographie de l'histoire, introduire des déplacements, du rythme, du suspens, etc. Du pain sur la planche.
Au moment même où le conte est né, ma voix s'éteignait dans un ridicule coassement, comme si je n'avais plus de rôle à jouer dans cette histoire qui, comme je leur ai dit, appartient désormais à chacun d'entre eux et à la classe entière.
Je suis une raconteuse à la voix récalcitrante, c'est malin.
Tisane au miel, citron pur et boules de gommes, elle reviendra vite, il le faut.