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La Castorienne de narration
26 janvier 2013

le bec dans l'eau

Je te dois, lecteur, une explication sur précédent billet.

DSC_0014

Jeudi dernier, j’étais invitée par la DLL de Nîmes à présenter un extrait de spectacle devant un public de bibliothécaires du département à l'occasion du forum des animations. Le spectacle choisi était : « Pelotes et parlote », un montage d’histoires sur fil, tricot et autres araignées, racontées devant mon grand tricot d’une année déployé sur un paravent.

Naïve je suis et naïve je resterai, d’avoir pu croire qu’à lui seul le tricot emporterait la mise et déclencherait sur les spectateurs un semblant d’intérêt et de curiosité ; d’avoir cru que je savais raconter les histoires à peu près correctement - après avoir entendu les autres je sais qu’il n’en est rien - d’avoir oublié que les cheveux gris et l’approximation ne peuvent rien devant le talent extraordinaire et la jeunesse des personnes qui m’ont succédé. Si bien qu’au moment où, logiquement, les bibliothécaires - un public charmant et très attentif au demeurant, qu’elles en soient remerciées – auraient pu s’avancer vers mon coin de table, prendre ma carte ou un des petits dossiers que j’avais préparés – et qui allumeront le feu un de ces matins – elle se sont agglutinées devant la table de mes voisines qui le méritaient, vraiment.

Personne n’a feuilleté l’album du tricot, ni demandé quoi que ce soit, les yeux glissaient sur moi comme sur le vide, vertige, et je nous ai revus, Fidel et moi, jeunes et pleins d’espoir, vendant sur les marchés nos jouets en bois, quand les badauds passaient sans même nous accorder un regard, comme si nous n’existions pas, jetant à bas la confiance que nous avions mise en nous-même. Mais nous étions jeunes et l’espoir a fini par payer.
Jeune je ne suis plus, et mon espoir de vendre deux ou trois fois ce petit spectacle a été mis à bas, jetant un gros doute sur l’intérêt qu’il y a à poursuivre mon activité. 
Ca t’occupe, dirait mon beau-frère. Mais c'est Fidel qui a raison, quand il dit que j’agite des chimères.

J’ai une consolation, mon cher Trésor des Contes et le livre passionnant que Bernadette Bricout lui a consacré. Je plonge et replonge, je lis je relis je feuillette et je trouve des pépites, tout en faisant rouler le fauteuil à bascule devant le feu qu’un de ces matins j’allumerai avec ces papiers inutiles.

savoir et saveur

 

Merci, mes lecteurs chéris, pour vos mots pansements, mots de miel, mots doux et mots consolants.
Je me remettrai, et à l’ouvrage et de cette vilaine déconvenue pleine d'enseignements qu'il me reste à déchiffrer.

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Commentaires
C
Peut-être n'était-ce pas le bon lieu pour une rencontre ?<br /> <br /> (pas facile le principe de la compétition)<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais pas pourquoi, mais j'imagine plutôt cette "parloteuse" en extérieur...<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-être aussi que ce fabuleux grand tricot n'est pas bien mis en valeur ainsi "ramassé" ?<br /> <br /> <br /> <br /> J'imagine encore : ce grand tricot pourrait tracer un chemin le long duquel tu pourrais te déplacer avec ton public... (toi d'un coté, eux de l'autre ?)<br /> <br /> <br /> <br /> En tous les cas, il ne faut jamais arrêter de poursuivre ses chimères... des fois qu'un jour on les attrape !
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S
Merci pour l'histoire complète. ça ne change pas mes précédents commentaires...
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M
Grosse bise d'anniversaire, merci pour la chanson et le reste !
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A
Bien sûr qu'il y en a de charmantes. Mais tu as eu face à toi des bêtasses malpolies. Qu'elles soient bibliothécaires ne change rien à l'affaire, c'est ce que je voulais dire. Et tout de même, prout prout, souvent, dans les villes de + de plein d'habitants, la bibliothécaire prend des airs. Mais la chanson, hein ? La chanson ? La chanson te dit que des occasions, il y en aura plein d'autres. Avec un vrai public et pas une bande de pro-fesses-ionnelles du Livre avec un L en caractères gothiques gras italique. Tu es bien plus pro du livre, du mot, de la langue, que toutes les bibliothécaires de ma connaissance, même les charmantes. Fais-moi une bise pour mon anniversaire et une promesse, celle de rire de leur manque de curiosité.
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A
M'enfin... ! Les bibliothécaires sont aussi sottes que le reste du monde, tu sais. Elles vont où on leur dit d'aller, comme tout le monde bêlantes, comme tous les badauds sur les marchés vont vers ce qui clinque fort ou est "à la mode". Tu est mieux qu'à la mode, la mère castor. Tu le sais, non, dans le fond ? Elles s'extasient devant une plus jeune, une plus paraissante. Toi, tu leur parles de plus tard, de ce qui est vrai, de cheveux blancs et de laine au coin du feu, elles se disent que non, elles sont encore galopantes, elles préfèrent les miroirs flatteurs. Tu sais quoi ? On les emmerde les bibliothécaires. C'est à cause d'elles que je ne le suis pas. Bibliothécaire. Qui croient toujours avoir déniché la huitième merveille du monde et n'accouchent que de lobotomies de lobotomisées. La fantaisie fait peur, on met un drap dessus et ont dit qu'on a déjà vu. Elles n'ont rien vu. Rien. Et tu leur dis merde. Et tu continues. Parce que tu es plus jeune que la plus jeune additionnée à l'à peine moins jeune de celles qui t'ont supplanté. Tu ES. Tu comprends ? Je veux pas que tes papiers finissent au feu, moi ! Non mais oh ! Les bibliothécaires se croient originales et elles sont ultra conformistes. Comment veux-tu plaire à des conformistes, jeune rebelle aux aiguilles ? Allez, hop ! On se secoue ! C'est des andouilles même pas polies, même pas jolies et tu vaux mieux que tout ça. Tu dis : tout le monde autour est beau et gentil, c'est moi qui suis pas bien. N'imp la castorette ! Le monde est plein d'abrutis. Qui ne voient pas plus loin que l'esbroufe, le brillant, l'immédiat. Et je suis absolument certaine, quand je te vois, quand je te lis, quand je suis sidérée et complexée par tes mots, que des comme toi, y en a pas des masses. C'est bien ça qui va pas. Elles connaissent pas, elle savent pas si c'est autorisé d'aimer et quoi faire de toi. Moi je m'y autorise, à t'aimer, pas besoin de nomenclature ou de guide du bon goût. Ne me dis pas qu'à tes yeux je vaux moins que ce petit troupeau-là. Continue ! C'est un ordre murmuré.
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